Kant: AA XII, Briefwechsel 1796 , Seite 109 |
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01 | des preuves mieux senties de son Existence, et qui mette dans | ||||||
02 | un plus grand jour sa sagesse, sa bontç, et sa puissance infinie. Les | ||||||
03 | Cieux, dit David, racontent la gloire de Dieu, et le firmament | ||||||
04 | annonce l'ouvrage de ses mains: les Cieux annoncent | ||||||
05 | sa justice, et toutes les Nations ont vu sa gloire. | ||||||
06 | C'est dans un pareil ravissement que Cicçron fait un aveu de | ||||||
07 | la meme sincçritç, dans ce passage connu de tout le monde: Nihil | ||||||
08 | potest esse tam apertum, tamque conspicuum, cùm coelum | ||||||
09 | suspeximus , etc. il est certain en effet que rien n'est plus capable | ||||||
10 | d'imprimer dans l'homme l'idçe de la Divinitç, qu'un si | ||||||
11 | grand nombre de corps cçlestes, si vastes, si utiles, et si agrçables | ||||||
12 | à la vûe. leurs mouvemens et leurs periodes rçglçs semblent nous | ||||||
13 | dçcouvrir les perfections infinies d'un Etre qui les dirige, et qui regle | ||||||
14 | avec la mème sagesse tous ces autres mouvemens qui dans les corps | ||||||
15 | organisçs se varient, se multiplient et s'exçcutent infiniment plus | ||||||
16 | prês de nous. Aussi est-il de la plus grande probabilitç que si, ici | ||||||
17 | bas, l'ordre moral repondoit à l'ordre physique de toute la Nature, | ||||||
18 | on ne verroit pas un Athçe. | ||||||
19 | C'est par l'effet rçitçrç de ces sublimes spçculations, que, l'esprit | ||||||
20 | irrçsistiblement saisi de l'immensitç de l'Univers - autant que de sa | ||||||
21 | magnificence, Descartes et Newton ont jugç que le Monde tel qu'il | ||||||
22 | est çtoit une dçmonstration assez mçtaphysique de l'Existence d'un | ||||||
23 | Etre nçcessaire, et par consçquent de l'existence d'un Dieu | ||||||
24 | Voici effectivement comme s'exprime Newton à la fin de ses | ||||||
25 | Principes de la Philosophie naturelle: "Non, il n'est q'un | ||||||
26 | Etre aussi puissant qu'intelligent, qui ait pu arranger d'une maniere | ||||||
27 | si admirable le soleil, les planetes et les cometes. " Elegantissima | ||||||
28 | haecce solis, planetarum et cometarum compages, non | ||||||
29 | nisi consilio et dominio Entis intelligentis et potentis | ||||||
30 | oriri potuit." il entreprend ensuite de donner aux hommes une | ||||||
31 | idçe de la Divinitç, et dit à cette occasion les choses les plus neuves | ||||||
32 | et les plus relevçes. "Cet Etre infini, reprend-il, gouverne tout, | ||||||
33 | comme le Seigneur de toutes choses. Sa puissance suprème s'çtend | ||||||
34 | non-seulement, sur des ètres matçriels, mais sur des ètres pensans | ||||||
35 | qui lui sont soumis; sur des ètres dont l'ame n'a pas des parties | ||||||
36 | successives comme la durçe, ni des parties co-existantes comme | ||||||
37 | l'espace. Dieu est prçsent par-tout, non seulement virtuellement, | ||||||
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